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La viticulture biologique et ses origines

La viticulture biologique et ses origines

La viticulture "moderne" conventionnelle, qui utilise des engrais minéraux de synthèse et qui répand des produits phytosanitaires, a commencé à se développer en 1950. Auparavant, nous pouvions considérer les anciennes techniques viticoles comme des cultures "biologiques", qui correspondaient globalement avec les exigences du cahier des charges biologiques actuelles. En effet, nous n’utilisions pas, à cette époque,  ce célèbre produit connu sous le nom de "sulfate de cuivre" ou encore de "vitriol de cuivre".

 

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                            Un vignoble conventionnel traité avec des herbicides qui empêchent la croissance des autres plantes
 
 
La majorité des vignerons pensaient que, grâce à cette nouvelle viticulture, ils parviendraient à obtenir une meilleure productivité pour un moindre effort. Cependant, les effets néfastes de ces nouveaux produits n’ont pas tardé à se manifester : des vignerons et des ouvriers travaillant dans les vignes sont en effet tombés  malades en manipulant ces produits de synthèse. De plus, l'eau potable des communautés viticoles a quant à elle été empoisonnée par les résidus des pesticides, et l'équilibre biologique des vignobles s'est peu à peu détérioré avec la disparition de nombreux insectes et autres vers contribuant à ce fragile écosystème.
 

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                                  Un vignoble biologique sans traitement chimique, qui permet la croissance d'une multitude de plantes.

 

Une organisation européenne s’est développée autour de l'agriculture biologique:

 
Avant la ratification de la régulation de la Communauté Économique Européenne 2092/91 du 1er Janvier 1993, l'agriculture biologique se trouvait dans une situation particulière.
Dans de nombreux pays, des organisations et des associations de soutien à l'agriculture biologique se sont formées, et ont non seulement apporté des conseils aux agriculteurs et aux vignerons, mais les ont également "contrôlés", en vérifiant qu’ils respectaient bien l'ensemble des règles qu'ils s'étaient imposés. Les différentes directives détaillaient les engrais et pesticides interdits et autorisés. Certaines de ces associations intervenaient uniquement sur la filière viticole, et se sont donc concentrées sur les enjeux de la viticulture, des vendanges à la vinification.
 
Cependant, de nombreuses différences entre cette myriade d'organisations impliquaient tellement de directives et de règles différentes, que certaines d’entre elles imposaient des contraintes distinctes aux viticulteurs qui pratiquaient une viticulture bio encore à ses balbutiements. Cette diversité de normes étant trop variée, la législation autour du secteur biologique a donc été approfondie pour permettre une réglementation plus stricte et une meilleure traçabilité.
La désignation légalement correcte de vin biologique fut légiférée après la ratification de la régulation du secteur biologique EEC 2092/91 et est présente sous la forme de "vin issu de raisins certifiés biologique". 
 
La Commission Européenne a négocié pendant plusieurs années avec les représentants du secteur viticole biologique, et n’est malheureusement pas parvenue à déterminer, entre autres, des taux de sulfites plus faibles que ceux présents dans les vins conventionnels, principalement à cause de la résistance d'acteurs des secteurs viticoles allemand et autrichien. Cependant, les viticulteurs peuvent toujours être membres, contre paiements, d'associations privées qui établissent un cahier des charges souvent plus strict que celui de l'Union Européenne.  Toutefois, un vigneron ne payant pas son statut de membre dans une célèbre association peut tout de même produire des vins biologiques. Il peut également adhérer à une charte gratuite et régulée par l'État.
 
Depuis l'entrée en vigueur d'une nouvelle législation Européenne le 1er août 2012, les vins ne sont désormais plus produits seulement à partir de raisins bio, mais également vinifiés en respectant un cahier des charges spécifique. 
Désormais, les vignerons ne sont plus les seuls à devoir être contrôlés pour obtenir la certification ; les distributeurs, bien qu’ils n’interfèrent pas dans la production du produit, doivent également être inspectés pour avoir leur propre certification.
 
Cette nouvelle pratique a donc fait monter les prix des vins et autres spiritueux bio ces derniers temps, dont la production était déjà bien plus couteuse que celle de vins conventionnels, dont ces derniers semblent poser des problèmes de santé et de protection de l'environnement. L'argument financier est régulièrement mis en cause par les consommateurs, et le prix plus élevé des vins bio constitue un important frein à l’acte d’achat.